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l'araignée givrée
9 décembre 2023

Retrouver la Méditerranée : le Shimanami Kaido à vélo

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Retrouver la Méditerranée : c'est sans doute la raison qui m'a poussé vers la mer intérieure où les îles s'égrainent à l'infini en archipels miniatures, avec leurs plages bordées de palmiers, leurs citronniers étagés à flanc de coteau, leurs eaux turquoise, mais c'est peut-être aussi la Zyntarie que je recherche en vain dans ces paysages de l'enfance, car il y a quelque chose d'un peu nordique dans ces horizons voilés, brumeux, dans ce sfumato aveuglant de la perspective aérienne qui ne dévoile jamais vraiment la couleur de la roche comme c'est si souvent le cas en Provence. Non, ici les arbres, à commencer par les pins, sont partout, ils couronnent tous les sommets, ils se dressent, un peu courbés, quasi bonsaï, dès qu'un îlot surgit des flots, et ombragent légèrement l'asphalte qui zigzague sans cesse à vous faire perdre le nord, au point que vous vous demandez, dès qu'un pilier de béton hisse vers le ciel son immense Y renversé si vous n'êtes pas déjà passé par là, mais non, chaque île diffère un peu de la précédente dans cette procession époustouflante du Shimanami Kaido, ce chemin des îles reliant Honshu à Shikoku en ménageant des panoramas grandioses sur cet archipel dans l'archipel, du haut des gigantesques viaducs qui donnent le vertige et vous font léviter quelque part entre ciel et mer, dans un mélange de félicité et d'angoisse - non, non, ne pense pas aux séismes, ne pense pas aux tsunamis, ne pense pas que le grand poisson-chat pourrait se secouer l'échine et te faire valser par-dessus bord tandis que tu crois pouvoir arpenter le Japon à vélo, mon petit bonhomme, alors il y a comme un soulagement lorsque la spirale d'asphalte dégringole du ciel pour te faire retoucher terre, à Imabari, île de Shikoku, ville qui a le mérite d'avoir une gare d'où l'on peut repartir à l'assaut des montagnes, dans le petit train qui traverse l'île du nord au sud, descente à la gare d'Awa Ikeda, où le soleil se couche déjà derrière le paravent des cimes roussies mais d'où j'ai enfourché de nouveau ma bécane pour remonter dans la nuit le canyon de la Yoshinogawa dont l'eau serait aussi émeraude paraît-il que le Verdon. On verra ça demain !

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