Tour du Lac Biwa sous la pluie
On m'avait prévenu : fais gaffe au nord et à la mer du Japon, il y pleut souvent et il y neige parfois. Après 120 km et plus de 1000 m de d+, je n'aurais toujours pas vu la mer mais j'ai aperçu de la neige sur les sommets et les vagues qui crêtaient d'argent la vaste étendue du lac Biwa auraient pu me faire songer que nous longions la mer. Quant à la pluie, elle fut notre compagne de la journée, la moitié fidèle de notre virée, qui nous attendait en haut d'un col ou nous piégeait dans une descente, rendant glissantes les feuilles mortes, décorant nos pneus d'étoiles rouges à six pointes, ofusquant l'horizon, tendant des arcs-en-ciel d'une rizière l'autre. Ce n'était peut-être pas le jour idéal pour cette virée vers le nord, mais nous ne pouvions pas attendre une semaine de plus, nous savions qu'il serait trop tard ensuite pour admirer l'allée de séquoias géants de Makino, double rangée de nuages roux sous lesquels les voitures et les motos faisaient la queue-leu-leu, dans un pays où admirer les feuilles d'automne et respirer le changement des saisons est un sport national. À l'arrivée à Kinomoto, il y avait une éclaircie heureusement, pour se réchauffer les pieds nus contre les lambris de la gare et faire sécher les chaussettes architrempées avant d'enfourner le vélo-housse dans le train. Merci Richard et Andrew pour la compagnie.