sur e-litterature, une très belle méditation signée J-P Vialard (alias Blanc-seing), à propos de "la ligne des glaces"
pour lire l'article en entier sur exigence-littérature, c'est ici : http://www.e-litterature.net/publier3/spip/spip.php?page=article5&id_article=595
extrait :
"Samuel d'abord, prénom qui, en hébreu, signifie "le nom de Dieu". C'est lui, Samuel, qui désigne Saül et David, les deux premiers rois d'Israël. Dès lors le cadre est posé qui installe la problématique du peuple Juif. Ensuite "Vidouble", comme pour mieux faire émerger la "double vie" de tout personnage condamné à l'exil. Car, être Samuel Vidouble, on ne peut l'assumer qu'à vivre dans l'intimité de sa chair cette césure de l'Histoire qui condamne un Peuple à une manière d'errance définitive. Il existe une invisible "frontière" qui scinde, clive, réalise une schize dont nul ne se relèvera. Car le sol historique est affecté de tellurisme, de longs glissements, de tectoniques des plaques alors que surgissent des diaclases dressant des continents entiers contre d'autres continents. Comme une immense craquelure, une fissure s'imprimant dans la glaise primitive dont l'homme paraît symboliquement issu. La terre est gercée, ridée, parcourue d'infinies vergetures dont tout humain porte les stigmates, le sachant ou bien à son insu. Le sachant et alors on est Samuel qui jamais n'aura de repos dans sa quête du passé. L'ignorant et l'on marche sur les chemins de hasard avec une écharde plantée dans la conscience..."
Jean-Paul Vialard