À la recherche du pavillon de l'auspicieux nuage
C'est ici que vécurent Nicolas Bouvier, sa femme Eliane et leurs enfants, en 1964. Depuis ma lecture de la "Chronique japonaise", il y a 20 ans, je savais qu'un jour j'aurais rendez-vous sous ces "frondaisons merveilleuses". Je n'ai pas trouvé le fameux "pavillon de l'auspicieux nuage" mais j'ai visité trois temples dans l'enceinte du Daitoku-ji, trois temples et leurs jardins zen dont on ne verra pas le plus beau, le Daisen-in, puisque les photos sont interdites et que même en caméra cachée, on se fait pincer par les nonnes qui doivent passer le temps les yeux rivés sur l'écran de videosurveillance et vous font meme fouiller dans la poubelle de votre appareil pour vérifier que vous n'emporterez pas d'image volée. Donc on ne verra ni l'île-tortue, ni le fleuve de la vie, ni le bateau du trésor, ni la mer intérieure, ni l'océan avec ses deux montagnes de sel qui évoquent quand même beaucoup deux seins monumentaux et terriblement pointus à moins que ce soit l'anachorèse de la villa qui commence à me rendre zinzin. Bon, je ne sais pas si on en revient plus zen ni si ce chemin de croix m'aura appris le sens de la vie mais je me suis senti très con tout à coup de ne pas avoir sorti mon carnet et mon stylo puisque les photos étaient interdites. Allez, je dessinerai tout ça de mémoire et puis il faudra bien que je revienne pour le dénicher, l'auspicieux nuage, dans le labyrinthe de cette ville dans la ville. En attendant il fait très doux à Kyoto, sur les rives de la Kamogawa, on a du mal à se dire qu'on approche du mois de décembre et qu'il neigera bientôt.