Festival d'Ebisu
Une journée à Gion au festival d'Ebisu, la divinité de la fortune, de la pêche et des affaires, particulièrement fêtée dans le Kansaï en ce début d'année. Danses rituelles des miko, les gardiennes du temple, en kimono de cérémonie, offrandes et prières devant un énorme thon congelé, fidèles portant un rameau de bambou orné de colifichets, nombreuses tablettes votives suspendues à l'entrée des sanctuaires pavoisés, roulements de tambours et stridulations des fifres, défilé de palanquins à roulettes, et notamment du bateau violet du bonheur Takarabune à bord duquel ont embarqué shichifukujin, les sept divinités masquées de la fortune, Ebisu avec son gros poisson rouge et sa canne à pêche, Daikoku avec son gros maillet doré, Bishamon avec son casque de samouraï et son trident, Benzaiten et son luth biwa, Fukurokuju et sa canne ornée d'un rouleau de parchemin, Juroujin et son éventail en forme de pêche, Hoteison au sac plein de trésors et aux longs lobes d'oreilles, il y a des jours où Kyoto se situe quelque part entre le carnaval de Venise et la Grèce antique, tant le shintoisme, qui intègre dans son panthéon bigarré et dans sa mythologie animiste des éléments venus du bouddhisme, du taoïsme, du confucianisme et de l'hindouisme, semble une religion joyeuse et accueillante, qui vise essentiellement à rappeler à l'être humain que les dieux sont parmi nous, la nature toujours sacrée et qu'on ne peut s'embarquer dans une nouvelle saison ou une nouvelle année sans un minimum de rituels afin de concilier les esprits.