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l'araignée givrée
5 septembre 2015

Et si à la rentrée vous ne lisiez pas que des romans ?

 

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Il paraît que les Français publient trop de livres. Il paraît qu'il n'y aurait plus assez de lecteurs pour les lire et que nous vivrons bientôt dans une sorte de dystopie où il y aurait davantage d'auteurs que de lecteurs, au point qu'il faudrait se demander s'il ne vaudrait pas mieux inverser les rôles : les lecteurs écriraient dans leur tête des livres imaginaires, les écrivains la boucleraient et liraient (car il y en aura toujours pour vous affirmer qu'ils ne lisent pas, qu'ils n'en ont pas le temps, qu'ils le passent à écrire, que ce qu'ils écrivent est si précieux qu'ils ne peuvent pas s'éparpiller, et patati et patata) - ils liraient, les écrivains, les non-dits des autres, ou alors ils écouteraient, tout simplement, ils tendraient l'oreille hors de leur cerveau, ça leur ferait du bien de sentir ce qui se dit, ce qui se passe, à l'extérieur. 

On connaît les raisons de cette inflation : l'éditeur est un homard, qui féconde tout ce qui bouge et laisse les petits se débattre dans la nuit abyssale des rentrées littéraires (oui, il y en a deux par ans, deux périodes de frai, en septembre et en janvier) ; il se dit que des centaines de menus fretins seront dévorés par les gros requins, mais qu'il en restera bien deux ou trois, vaillants jusu'au bout, qui sauront passer entre les mailles des filets et les fanons des baleines pour engraisser et devenir assez vorace au point de lui ramener un gros morceau, du genre Femina Feminis ou Renaudot Renaudix, et donc pas mal de fric parce que sans cela l'éditeur finira l'année en cale sèche.

L'année dernière j'avais pris le départ en avril, hors période de frai ; c'est la raison qui m'avait valu de ne pas être dévoré tout cru par mes congénères ; mais après avoir erré pendant des mois dans la nuit abyssale, autant dire que j'étais bien essoufflé, en novembre, à l'heure de la curée. Cette année, je ne prends pas le départ, je suis disqualifié d'avance. La rentrée n'est pas faite pour les essais car, quand les Français retournent au boulot, il leur faut des romans, pour oublier.

Mea culpa, je publie cette année deux livres en décalé. Pire, ce ne sont pas même pas des romans, mea culpa bis repetita. Mais ce ne sont peut-être pas complètement des essais. Je laisserai aux critiques le soin de les définir.

verso JT

Trêve de digression, donc, et voici l'annonce :

1°) Dans les ruines de la carte, aux éditions du Vampire actif, sera en librairie le 1er octobre. Il est possible de le pré-commander par souscription jusqu'au 30 septembre à un tarif préférentiel.  
2°) Jérusalem terrestre, aux éditions Inculte/Dernière marge, sera en librairie le 6 octobre. 

Le premier livre est un essai qui interroge les liens entre peinture, littérature et géographie de l'âge classique à l'ère du numérique.

Le second livre est un récit qui, sous la forme d'un journal de bord, relate mon séjour de deux mois à Jérusalem, "interroge les cartes, met au jour les frontières, les limites, les murs qui sillonnent aussi bien la géographie d’une région aux contours flous que celle, intime, de ses habitants" pour citer mon éditeur.
J'ai conçu ces deux livres en apparence très différents comme les deux premiers tomes d'un double traité de géopoétique et de géopolitique ; en effet, ces deux livres opèrent un retour à la géographie et leurs couvertures sont illustrées par des cartes. 
J'en profite pour saluer, féliciter, remercier au passage tous ceux qui ont permis la publication de ces deux livres :
- toute l'équipe d'Inculte/Dernière Marge : Jérôme Dayre son président, Jérôme Schmidt, Alexandre Civico (mon éditeur), Mathieu Larnaudie, Barbara Tajan au service presse, Mathilde Helleu qui a corrigé et mis en page mon tapuscrit avec un grand professionalisme, Rémi Pépin qui signe une très belle couverture à partir de la photo d'une de mes cartes imaginaires.
- toute l'équipe du Vampire actif : Karine Cnudde (à la fois correctrice, graphiste, maquettiste, attachée de presse, bref une femme orchestre) et Hugues Béeseau.
- évidemment ces deux livres n'auraient pas pu voir le jour sans une foule de personnes qui sont remerciées à la fin de chaque volume mais dont j'aimerais répéter les noms ici : le CNL et notamment Hélène Desmasures qui a su me conseiller et me permettre d'obtenir une bourse de création, l'ARALD (agence du livre pour la région Rhône-Alpes), l'Institut français et Cécile Robert-Caillou sans qui je n'aurais jamais traîné mes guêtres à Jérusalem, toute l'équipe de la Maison Julien Gracq et notamment sa directrice Cathie Barreau, Jean-Louis Tissier, Eloïse Libourel, Antoine Sabbagh, Gérard Wormser, Carole Dely, Christophe Premat et toute l'équipe de Sens Public, les frères de l’École biblique et archéologique française de Jérusalem, la famille Adam, Carine, François-Xavier et leurs enfants.
Mais aussi, à Jérusalem : Kaïs Bacri, Abdelfattah Abousrour, Anne Richard & Marlène Stuczynsky, Vincent Lemire, Florence Heymann, Damien Simonneau, Raphaël Chetrite, Khalil Toufakji, Tal Nitzan, Marie-Armelle Beaulieu & Hélène Morlet, Alice Raulo, Yoni Darmon, Julien Chiappone-Lucchesi, Augustin Favereau, Hervé Magro. J’ai une pensée toute particulière pour les jeunes du camp d’Aïda, à Bethléem, qui m’ont laissé recueillir leurs témoignages, et les élèves du Lycée français de Jérusalem, dont les récits m’ont bouleversé et qui trouveront dans ces pages, je l’espère, le témoignage de ma gratitude et de mon admiration. À Beyrouth, je remercie du fond du coeur tous ceux qui m’ont accueilli et fait découvrir leur ville : Chaïda Tuéni, Salma Kojok, Tania Hadji-Thomas, Michel Choueiri, Georgia Makhlouf, Patrice Paoli. Enfin, ce livre n’aurait jamais vu le jour sans ceux qui m’ont lu et soutenu à mon retour : Marie de Quatrebarbes, John Jefferson Selve, Oliver Rohe, Régis Debray.
Alors que ceux qui croient qu'on écrit des livre seuls restent seuls. Car nous ne le sommes jamais, seuls, même dans notre tête.

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Je reviendrai en France en octobre et en novembre pour les présenter, ces deux livres :
 
- le vendredi 2/10 au Festival international de géographie de St-Dié-des-Vosges

- le dimanche 4/10 aux Journées Julien Gracq à St-Florent-le-Vieil

- le mardi 6/10 au café littéraire St-Sulpice à Paris 6e
(je sais ça fait beaucoup de "saints"... Mais on est en France)

- le mercredi 7/10 à 19:30 à la librairie Charybde à Paris 12e
- le jeudi 8/10 à la faculté de géographie de Lyon II
- le samedi 10/10 à la librairie de Bourgoin-Jallieu
 
- le weekend du 7-8 novembre au festival Esprits libres à Paris (Couvent des Récollets, 11e)
 
J'espère que ces rencontres seront l'occasion de nous revoir,
 
Amitiés vives,
PS : et pour finir, une photo de Jérusalem, prise depuis le Mont des Oliviers, un soir de septembre - et que je n'ai pas même retouchée. Comme quoi, un appareil photo, c'est vrai, parfois, ça se met presque à dessiner. Jérusalem, ombre chinoise.

 

jéru black

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