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l'araignée givrée
6 septembre 2013

à l'origine du livre, une image : le tondo dit des deux frères, conservé au musée du Caire

 

 

tondo des 2 frères

Sur un panneau circulaire sont représentés côte à côte deux jeunes hommes flanqués des effigies en camaïeu de divinités gréco-égyptiennes. Ces deux frères ne se ressemblent guère. Celui de gauche a le teint pâle et le visage assez rond, avec quelque chose de féminin dans les traits, le regard d'une grande douceur ; ses cheveux frisotent légèrement, ses yeux sont d'un brun clair ; pour faire vite, il a l'air européen. Celui de droite a les cheveux crépus, le teint mat, les yeux noirs ; les lèvres sont épaisses, les traits plus durs, le regard viril avec une pointe de mélancolie. On peut repérer un svastika sur l'épaule du premier. Ce qui confirme son européanité, pour ne pas dire son origine indo-européenne, tandis que l'autre a tout d'oriental, et même d'africain. Mais il y a une plus grande différence et c'est cette différence qui m'a donné à méditer : le premier nous est parvenu intact ; le second s'avère très endommagé : une profonde entaille lui balafre le visage du front jusqu'aux lèvres ; le nez manque, le cou est déchiré – scarifié, devrais-je dire. On sait à quel miracle climatique nous devons d'avoir hérité de ces images ; peu importe leur fonction – masques funéraires ou du moins préfunéraires ? effigies ou médaillons à usage domestique ?  – dont on discute encore de nos jours, ce qui m'émeut, c’est que des deux frères du tondo, celui de droite a bien failli ne jamais nous parvenir ; son visage, s'il exista de son vivant, nous serait, à nous, hommes et femmes du vingt-et-unième siècle, inconnu.

 

 

 

 

 

 

 

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